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merichewafa
28 mai 2009

la cnnotation

Dénotation et connotation

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Les termes de cet article sont fréquemment amalgamés :


discipline de la sémantique : Dénotation , connotation

En linguistique le sens ou signifié dénotatif, la dénotation, s'oppose au sens ou signifié connotatif, la connotation. La dénotation désigne ce à quoi le signe fait référence. La connotation désigne tous les éléments de sens qui peuvent s'ajouter à cette référence. Le champ de la connotation est difficile à définir car il recouvre tous les sens indirects, subjectifs, culturels, implicites et autres qui font que le sens d'un signe se réduit rarement à ce à quoi il fait référence. Définir la connotation est si difficile qu'on en arrive parfois à la définir comme tout ce qui dans le sens d'un mot ne relève pas de la dénotation[1].

Par exemple, si on s'intéresse au mot flic, le sens dénotatif est le même que celui de policier. Mais à ce sens s'ajoutent des connotations péjoratives et familières. Un même mot pourra donc avoir des connotations différentes en fonction du contexte dans lequel il est utilisé. Ainsi la couleur blanche connote la pureté et le mariage pour un Européen, le deuil pour un Extrême-Oriental.

Attention à ne pas confondre l'opposition entre dénotation et connotation avec l'opposition entre sens propre et sens figuré qui relève d'un phénomène de polysémie et non d'une complexification du sens d'un même mot dans un même emploi.

Sommaire

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Histoire de la notion de connotation [modifier]

Cette notion est utilisée par la grammaire de Port-Royal. Elle sert à désigner le fonctionnement de l'adjectif par opposition au fonctionnement du substantif. En effet la grammaire de Port Royal oppose les substantifs qui renvoient à des substances identifiables et les adjectifs qui renvoient à des propriétés. Mais elle se heurte à des mots comme humain ou blancheur dont la catégorie grammaticale ne recoupe pas le fonctionnement sémantique. Elle explique donc que l'adjectif connote l'existence d'individus indéterminés auxquels la propriété pourrait convenir. L'adjectif humain connoterait donc l'existence d'hommes tel que l'entend le substantif homme[2].

En fait, les termes connotation et dénotation ont d'abord été utilisés en logique (par Stuart Mill par exemple) comme synonymes de compréhension et extension au sens mathématique du terme (c'est-à-dire pour désigner les propriétés communes aux éléments d'un ensemble d'une part et la liste de tous ces éléments de l'autre).

C'est Louis Hjelmslev qui va infléchir le sens de ces deux termes en les employant, l'un comme synonyme de signification (dénotation) et l'autre pour désigner ce qui se passe quand un langage reçoit une signification seconde (connotation). Ainsi, pour reprendre un exemple de Gérard Genette, le terme "bignole" peut être utilisé pour désigner une concierge (on dit qu'il la dénote), mais l'usage de ce terme particulier plutôt que "concierge" signifie également quelque chose : que le locuteur use du langage familier (on dit qu'il connote ce langage).

Ainsi compris, la notion de connotation ne s'applique strictement parlant qu'aux phénomènes de niveaux de langue ou de régionalismes. C'est à Roland Barthes (dans S/Z) que revient le soin d'élargir la notion jusqu'à son sens actuel, en faisant de la connotation une sorte de sens affectif, une valeur communément ajoutée à un mot par les locuteurs. Pour lui cependant, la connotation n'existait que si elle était exploitée par le texte, une condition dont les auteurs suivants se sont affranchis. Ainsi, on dira couramment que "blanc" connote la pureté, la virginité, même si l'auteur n'exploite pas cette symbolique.

Fonctionnement de la connotation en analyse sémique [modifier]

En sémantique, on appelle sèmes les divers éléments qui composent le sens d'un mot. On distingue parfois les sèmes dénotatifs des sèmes connotatifs. Les sèmes dénotatifs renvoient alors aux éléments de définition partagés par tous les locuteurs alors que les sèmes connotatifs pourront être différents pour un même mot suivant le contexte et l'identité du locuteur. Ainsi gueule appliqué à un humain a le sème dénotatif « orifice » et le sème connotatif « populaire ».[3]

Causes possibles du processus connotatif [modifier]

Le phénomène de connotation ne vient pas nécessairement du signe lui-même. Il peut naitre de la manière dont ce signe est utilisé. On peut ainsi distinguer plusieurs facteurs à l'origine d'une connotation[4] :

  • Le jeu sur les sons : la connotation peut naitre de la manière de prononcer (accents etc.) ou de phénomènes sonores comme la rime ou la paronomase.
  • Phénomènes prosodiques : rythme, intonation, débit etc. Ils permettent de mettre en valeur certains mots, d'en souligner tel ou tel aspect.
  • La construction syntaxique : telle ou telle structure de phrase peut ainsi évoquer un niveau de langue ou même un contexte culturel particulier.
  • Les connotations intrinsèques au signifiant lui-même : certains mots portent en eux une valeur axiologique intrinsèque : ils indiquent obligatoirement le point de vue du locuteur. C'est le cas pour les mots péjoratifs et mélioratifs, par exemple. Les connotations de stupide, par exemple, ne peuvent être que négatives mais elles renvoient à la même notion qu'inintelligent, qui se montre plus neutre.
  • Les associations d'idées : pour des raison culturelles ou simplement psychologiques, un signe peut se charger pour certaines personnes de connotations qu'il n'aura pas pour d'autres

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